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Le bilan des 6 premiers mois: Le prélèvement kilométrique Viapass pour les poids lourds en régime de croisière

L’entité interrégionale Viapass dresse après six mois un premier bilan du système de prélèvement kilométrique pour camions dans les trois Régions belges. Après les maladies de jeunesse inhérentes au démarrage des systèmes de cette envergure, le dispositif a atteint son régime de croisière.

Le 1er avril 2016, la taxe kilométrique pour les camions de plus de 3,5 tonnes a fait ses débuts dans les trois Régions belges. Le système repose sur un coût par kilomètre, en fonction du poids du véhicule, de ses émissions et de la route empruntée. Ce jour-là, un des systèmes de prélèvement kilométrique les plus avancés d’Europe était né. Au début, les commandes tardives de On Board Units (OBU) ont entraîné des retards de livraison suite à un excès de la demande, mais malgré ces difficultés logistiques passagères, le système était opérationnel dès le premier jour. Les 39 portiques contrôlent soigneusement tous les camions de passage, et signalent tous les véhicules qui ne sont pas en règle avec la nouvelle réglementation. Les deux prestataires de services Satellic et Axxès recueillent les chiffres des kilomètres payants parcourus sur les routes de Flandre, de Wallonie et de la Région de Bruxelles-Capitale.

En raison des spécificités des premières semaines (vacances de printemps en avril, plusieurs jours de congé officiels en mai ; juin fut le premier mois sans interruption, septembre le deuxième), il faut être prudent avant de tirer des conclusions. Nous ne pouvons extraire des chiffres que des constatations limitées.

Tendances stables

Les semaines complètes font apparaître les tendances suivantes :

  • Dès son introduction, la réglementation a été bien suivie par les usagers. Alors que le taux d’usage erroné fluctuait autour de 5% durant la première semaine (vacances de printemps), il ne dépasse pas 1% aujourd’hui.
  • Le nombre moyen de kilomètres parcourus dans l’ensemble des trois Régions varie entre 22 et 25 millions de kilomètres par jour. Durant les week-ends et les jours fériés, ce chiffre redescend à quelque 300.000 kilomètres. Les jours fériés étrangers se font également sentir sur le kilométrage ayant les routes belges pour cadre.
  • Pour les trois Régions, les jours ouvrables génèrent environ 2,4 millions d’euros de recettes en moyenne.
  • Durant un jour ouvrable, 135.000 camions de +3,5 tonnes sillonnent les routes belges.
  • Au total, 690.000 OBU ont été commandées par les usagers. Chaque semaine, 5.000 d’entre elles sont installées à bord des camions par l’intermédiaire des 128 points de distribution.

« En six mois, nous avons fait beaucoup de chemin », commente Johan Schoups, administrateur général de Viapass. « Si les commandes tardives des OBU ont entraîné des pointes de demande, l’envoi et la livraison via les points de distribution ont très vite bien fonctionné. L’enregistrement des véhicules et des kilomètres se passe correctement et sans erreurs. Nous avons aussi eu avec les fédérations sectorielles et les associations concernées des réunions constructives dans le but de simplifier le système et de le rendre plus convivial pour tous les acteurs. Nous restons ouverts à toute suggestion constructive. »

EETS

Le système de taxe kilométrique belge est le premier d’Europe à appliquer entièrement les spécifications du European Electronic Toll Service (EETS). D’après celles-ci, les systèmes de péage européens doivent être « ouverts » : il faut que le marché accepte l’entrée de plusieurs fournisseurs, pourvu qu’ils respectent les exigences techniques imposées par Viapass en Belgique. Sur cette base, les prestataires de services peuvent entamer leur procédure d’accréditation auprès de Viapass.

C’est ainsi que le 1er avril, dès le début de la taxe kilométrique, la société Axxès (www.axxes.fr) est arrivée sur le marché en tant que deuxième prestataire aux côtés de Satellic. D’autres fournisseurs comme Total, Eurotoll et Telepass ont manifesté leur intérêt ou ont lancé les premiers tests d’accréditation. À terme, l’Europe veut qu’un chauffeur puisse utiliser tous les systèmes de péage de l’Union avec un seul et même appareil. À cet égard, Viapass joue un rôle de pionnier en Europe.