Viapass boucle son cinquième exercice d’exploitation. Le recul dû au Corona dans les chiffres journaliers est rattrapé. Le verdissement de la flotte se poursuit.

Viapass boucle son cinquième exercice d’exploitation. Le recul dû au Corona dans les chiffres journaliers est rattrapé. Le verdissement de la flotte se poursuit.

L’anniversaire du système de prélèvement kilométrique Viapass pour poids lourds tombe un 1er avril. L’entité inter-régionale qui coordonne et contrôle le prélèvement kilométrique pour poids lourds vient pour sa part de boucler récemment son cinquième exercice d’exploitation. C’est en effet le 1er avril 2016 que les trois Régions de Belgique instauraient un prélèvement kilométrique pour les poids lourds de plus de 3,5 tonnes. Le principe en était simple: au lieu de payer une taxe sur la possession d’un véhicule, il fut décidé, à partir de cette date, d’appliquer un prélèvement kilométrique pour son utilisation réelle.

 

Notre pays a déployé un système de péage de tout dernier cri, garant d’une interopérabilité parfaite et qui faisait ainsi figure de précurseur et d’exemple à l’échelle de l’Europe. A l’époque comme encore aujourd’hui, l’intention de l’Europe est d’ailleurs de parvenir à mettre en œuvre une seule grande zone de péage électronique (EETS, ou European Electronic Toll Service) au sein de laquelle tous les véhicules sujets à péage pourraient traverser toute l’Europe en n’utilisant qu’une seule et même solution de péage, sans être entravés par des barrières ou des files d’attente.

 

Le système de Viapass génère des droits de péage que les Régions peuvent investir en infrastructure et en projets de mobilité. En ce compris pendant l’exercice d’exploitation qui vient de s’écouler et qui a été intégralement placé sous le signe de la pandémie du coronavirus. Preuve s’il en fallait que le secteur du transport routier a continué de fonctionner et a ainsi joué son rôle d’épine dorsale de l’économie.

 

Les chiffres de cinq exercices d’exploitation

Au cours des cinq exercices d’exploitation écoulés, Viapass a pu transférer vers les trois Régions des revenus issus des droits de péages qui ont affiché une assez grande stabilité.

(Légende du tableau: D’avril à avril, en millions d’EUR)

2016-17 657
2017-18 688,4
2018-19 716,7
2019-20 717
2020-21 755,7

 

Fait important à souligner: l’introduction du prélèvement kilométrique a pour effet direct que les poids lourds venant d’autres pays paient, eux aussi, les dégâts occasionnés au réseau routier et les entraves aux flux de circulation. Dans les premiers temps, les camionneurs belges représentaient 46% des péages collectés – un pourcentage qui est passé à 47% au cours des deux derniers exercices d’exploitation, probablement sous l’influence qu’a eue le coronavirus sur les transports routiers internationaux. Ce chiffre implique toutefois également que plus de la moitié du péage (53%) est généré par des transporteurs étrangers. Ceux qui fréquentent régulièrement les routes belges sont par ailleurs des usagers fidèles. Outre la Belgique, on trouve ainsi dans le top 10, par ordre d’importance, un groupe de pays européens – Pays-Bas, Pologne, Roumanie, Lituanie, Allemagne, France, Grand-Duché de Luxembourg et Bulgarie.

 

De même, le nombre de poids lourds comptabilisé sur nos routes n’a quasiment pas varié au fil des ans. En moyenne, environ 150.000 poids lourds soumis à péage fréquentent les routes des trois régions. Le week-end, le chiffre descend à un petit 60.000 le samedi et à 20.000 le dimanche. Ce qui se traduit, pour les différents exercices d’exploitation écoulés, par les totaux repris dans le tableau ci-dessous. Le tableau illustre également la relative constance du nombre de poids lourds uniques (le calcul reprend chaque poids lourd qui a été vu au moins une fois par an sur les routes belges).

 

(Légende: Nombre de poids lourds différents par année)

Exercice d’exploitation Millions de poids lourds
2016-2017 39 millions
2017-2018 40,11
2018-2019 40,58
2019-2020 40,3
2020-2021 39

 

A partir du 18 mars 2020, date du début du premier confinement, l’impact du coronavirus s’est clairement manifesté chez nous. Le nombre de poids lourds a soudain diminué de manière substantielle, passant d’une moyenne de 150.000 par jour à 110.000 par jour ouvrable, voire moins. Pendant les vacances d’été, le nombre de poids lourds a retrouvé des moyennes normales, avant de continuer à fluctuer légèrement aux alentours de cette moyenne.

 

« Une conclusion pertinente que l’on peut tirer à l’occasion d’une année difficile comme l’a été 2020 est qu’un système qui fonctionne « à l’usage » comme l’a fait le prélèvement kilométrique, est un système qui prouve sa force et son utilité », déclare Johan Schoups, administrateur général de Viapass. « Par ailleurs, là où de nombreuses entreprises ont dû suspendre leurs activités ces derniers mois tout en devant faire face à des dépenses courantes, un poids lourd à l’arrêt n’a pas dû payer de prélèvement. Seuls les poids lourds qui parcouraient un nombre effectif de kilomètres ont été soumis à un prélèvement. Nous avons par ailleurs pu constater que le transport routier est et demeure un maillon essentiel de notre société. Bien que les chiffres soient un bon indicateur de vitalité économique en ce qu’ils sont révélateurs de l’activité des poids lourds sur nos routes, ils ne reflètent pas le taux de charge des véhicules, ni la rentabilité des trajets effectués. C’est là quelque chose que Viapass ne peut pas mesurer. »

 

La flotte passe au vert

L’élément le plus flagrant que révèlent les chiffres est le verdissement systématique et extensive de la flotte de poids lourds qui circulent sur nos routes. Alors qu’en 2016, lors de l’instauration du prélèvement kilométrique, 30,6% des recettes de péage étaient générées par des poids lourds qui correspondaient à la norme d’émission Euro 6, ce pourcentage a fortement augmenté au fil des ans. Lors de l’exercice d’exploitation le plus récent, près de 80% des droits de péage ont émané de poids lourds appartenant à la catégorie la plus verte. A savoir l’Euro 6. Prises conjointement, les deux meilleures catégories – Euro 5 et Euro 6 – ont représenté pas moins de 95% du trafic de poids lourds circulant sur la voie publique !

 

« Il est évident que le tarif préférentiel pour poids lourds “verts”, prévu dans le prélèvement kilométrique, est un catalyseur déterminant lors de l’acquisition d’un poids lourd », déclare Johan Schoups. « Un autre facteur qui détermine le tarif de prélèvement kilométrique est la catégorie de poids. Ici encore, on constate une progression des prélèvements pour les poids lourds de plus de 32 tonnes. Ils sont passés de 87% à 95% à l’heure actuelle. C’est là une indication claire du volume important de kilomètres parcourus par de gros poids lourds, en comparaison des deux autres catégories – plus légères.

 

Les poids lourds immatriculés en Belgique ont représenté 47,2% de l’activité poids lourds pendant l’année calendrier écoulée. Les poids lourds néerlandais et polonais prennent chacun à leur compte 10% des kilomètres parcourus sur les tronçons payants. Les poids lourds roumains se pointent en quatre position, avec 6,1%, suivis par les poids lourds lituaniens (4,6%), allemands (3,8%), français (3%), luxembourgeois (2,%) et bulgares (2,4%). Le classement par pays était le même en 2019. Chaque jour ouvrable, une moyenne de 144.474 poids lourds ont circulé en 2020 en Belgique, contre 146.897 un an auparavant.

 

« Le prélèvement kilométrique que les poids lourds belges et étrangers acquittent prend la direction de la Région flamande, de la Région wallonne (par l’intermédiaire de son concessionnaire, la Sofico) et de la Région de Bruxelles-Capitale. Et ce, au prorata du nombre de kilomètres parcourus par les poids lourds sur les routes à péage de chaque région », précise Johan Schoups. « Grâce à ces recettes, les Régions peuvent investir dans l’infrastructure et la mobilité. Les recettes sont également allouées par exemple à des formations pour chauffeurs de poids lourds et à des initiatives visant à améliorer leurs conditions de travail, telles que l’amélioration des parkings le long des autoroutes. »

 

99,2% de tous les véhicules soumis, en Belgique, au prélèvement kilométrique affichent une conformité à la réglementation. « Les 0,8% restants ne sont pas pour autant nécessairement des contrevenants malintentionnés », déclare Johan Schoups. Un poids lourd est en moyenne contrôlé trois fois par jour. Cela correspond à plus de 8 millions de contrôles par mois ! Les contrôles sont effectués au moyen de 39 portiques dotés de caméras, de 22 caméras mobiles et de 38 véhicules et motos de contrôle attachés aux trois Régions. Selon la gravité de l’infraction, une amende de 100, 500, 800 ou 1.000 euros est appliquée.

 

Rapport annuel

Parallèlement à la présentation des chiffres après cinq ans de prélèvement kilométrique, Viapass a également publié son rapport annuel pour l’année 2020.

 

Au cours de l’année calendrier écoulée (de janvier à janvier), les recettes du prélèvement kilométrique se sont montées à 736 millions d’euros. Les poids lourds immatriculés en Belgique ou à l’étranger ont parcouru un total de 5,57 milliards de kilomètres, l’année dernière, sur les routes à péage des trois Régions. En cette année marquée par le coronavirus, ce total est inférieur aux 6,39 milliards de kilomètres parcourus en 2019. Le fait que les recettes aient été plus élevées l’année dernière qu’en 2019 s’explique par l’adaptation des tarifs du prélèvement kilométrique, intervenue en 2020.

 

« Avec Viapass, nous pouvons être fiers du rôle de pionnier que joue notre pays et de l’exemple de mode de fonctionnement innovant qu’il fut le premier à mettre en œuvre en Europe », déclare Johan Schoups, administrateur général de Viapass. « Ce faisant, nous avons joué la carte de l’avenir pour le transport routier en Europe et nous avons donné le ton. D’autres pays sont venus étudier notre modèle et sont venus nous demander des conseils pour leurs propres développements. A maintes reprises, cela nous a valu des félicitations et l’admiration de l’international. C’est là un fait d’armes que seule une équipe professionnelle, persévérante et focalisée peut accomplir, équipe que je voudrais ici saluer. »